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Patri
moine
La chapelle Saint-Vincent
A
l'époque de la christianisation de nos campagnes,
la nouvelle chapelle remplace un culte celtique
en respectant certaines contraintes obligatoires
et nécessaires :
• être orientée à l'Est (soleil levant) ;
• être placée sur un important point d'eau avec croi-
sement de courants telluriques ;
• être sur un lieu géobiologique avec des pierres
mégalithiques dont certaines dites guérisseuses.
La porte d'origine (10
ème
siècle) est à l'Ouest et
décentrée afin de se trouver sur le réseau sacré des
Saint-André, provenant du lieu où se réunissaient les
celtes-gaulois (table d'orientation).
Typique de l'art roman, la voute intérieure de la nef
est en plein cintre et le poids de celle-ci est compensé
à l'intérieur par 3 arcs de décharge de chaque côté
et à l'extérieur par 3 contreforts de part et d'autre.
La porte Sud donne directement sur une esplanade
qui, autrefois, était le cimetière. Le chevet de la
chapelle est renforcé par un mur orthogonal qui en
accroit l'effet vertical vu d'en bas (en bordure de la
route). La technique romaine et romane est remar-
quable dans la construction puisqu'à l'extérieur nous
passons du plan rectangulaire au plan carré (pour la
construction du clocher) par le système " barlong "
et à l'intérieur du plan carré du transept au plan
arrondi par un système de trompes sur tablettes dans
les angles.
La chapelle romane de Saint-Vincent, inscrite à l'inventaire des monuments historiques le 7 Juin 1926 et classée
monument historique le 17 août 1945 comme chapelle du 10
ème
siècle (Roman très primitif : 2
ème
partie du X
ème
siècle),
attire de plus en plus de monde, touristes et spécialistes, pour son côté « Histoire et Mystère ».
Lieu mythique, symbolique, géobiologique et touristique
Joël de Rouville
Chapelle au XIX
ème
siècle, lithographie de C. Pegero
D'autre part, l'abside en cul de four est aussi typique
du roman très primitif qui ferait de la chapelle la plus
ancienne du département.
Sur le plan historique, citons le massacre de la population
en octobre 1364 par les " Tards venus " commandés par
le sinistre Seguin de Badefol. Le clocher a été partiel-
lement reconstruit et restauré au début de 14
ème
siècle
afin de permettre une " réconciliation " officielle de la
chapelle le 31 mars 1365, nécessaire pour que celle-ci
soit rendue au culte.
Ce monument (et son entourage) est vraiment mythique
et déjà deux auteurs ont écrit un livre : "
Le mystère des
pierres levées
" par Claude Secondi et " Le manuscrit
oublié " par Alain Estrade. Mais il apparaît certain que
la chapelle ne nous a pas encore tout dit...